J’ai toujours suivi le mouvement, ou bondi sur chaque proposition qui passe, c’est un peu comme si j’avais peur de manquer quelque chose alors je ne refuse aucune proposition, en fait je ne vois pas pourquoi je refuserais et je me retrouve à me demander si je fais les bons choix dans ma vie, en tous cas, j’ai toujours peur de rater le train et de regretter ensuite l’avoir pris ...
Rater le train ou risquer de monter dans le mauvais .. sacré dilemme ..
Exactement !
Je me demande comment est la gare ..
La gare ?
Nous avons tous une sorte de gare intérieure, très personnelle, je peux même imaginer à quoi ressemble la vôtre ... pour l’instant, elle semble terrible, j’imagine ce genre d’annonce dans les haut-parleurs : « Ding-dong le train à ne pas manquer partira d’un quai au même moment que d’autres, il y a peut-être votre place et ce n’est peut-être pas le bon train » ...
C’est la gare de l’horreur, exactement ce qui se passe dans ma tête : je cours partout, il y a des trains partout et j’ai peur de rater le bon. En fait j’essaie de sauter dans tous les trains..
Les gares intérieures sont comme les gares réelles, il y en a des splendides et d’autres très moches, certaines sont reposantes, d’autres sont un enfer, certaines invitent à la flânerie, d’autres à la fuite... le soucis, c’est qu’on ne pas aménager les gares réelles...
Mais les gares intérieures ...
Comment pourrait être la vôtre ?
Benoît Dumont
Benoît Dumont est psychothérapeute à Bruxelles. Il est titulaire du Certificat Européen de Psychothérapie (CEP), membre de l’Association Belge de Psychothérapie (ABP/BVP) et membre fondateur du collectif Alter-Psy.
benoit@parcours.com
Articles de cet auteur (32)
- Gare aux trains !
19 février 2023, par Benoît Dumont
- L’expérience du "forêstaurant"
11 janvier 2023, par Benoît DumontLors de notre précédente rencontre je l’ai invité à essayer d’enrichir le récit de ses expériences...
J’ai fait une bonne promenade en forêt, c’était chouette et je me sentais vraiment bien en revenant de cette balade… Enfin, vous voyez ce que je veux dire.
Disons que j’entraperçois peut-être un peu ce que vous voulez dire mais cela me renvoie forcément à ma manière très personnelle de vivre une promenade en forêt et je voudrais m’assurer de ne pas être trop éloigné de votre expérience … Voilà une bonne occasion de revenir sur ce dont nous parlions la dernière fois non ?
Ah oui, vous voulez que je décrive plus précisément ce que j’ai ressenti : prendre le temps, laisser venir plus de mots, me reconnecter avec l’expérience et la partager, en dire plus que « c’est chouette » et « je me sens bien » .. C’est bien ça ?
Exactement, ne me laissez pas en dehors de cette expérience si vous voulez bien... Ne me tenez pas à distance de cette « chouette » expérience.
D’accord mais si vous avez déjà vécu cette sensation, pas besoin de mots et il n’y a pas grand-chose qui me vient …
Ce n’est pas mon expérience mais la vôtre que je voudrais approcher… Mais si vous préférez, dites-moi ce que vous imaginez que je pourrais ressentir si c’est la même chose que vous avez ressenti …
Ce n’est peut-être pas exactement ce que vous ressentez en sortant d’une forêt mais vous avez certainement vécu ça … C’est comme, ... vous savez ...
C’est comme ?
C’est comme quand on sort d’un restaurant !
D’un restaurant ?
Oui, c’est ce qui me vient… on sort d’une forêt comme on sort d’un restaurant.
C’est-à-dire ?
Repu et un peu ivre !
Waow ! Repu et un peu ivre ?
Mais oui, vous savez bien.
Pas sûr non, aidez-moi !
Mais oui, en un court instant la lumière est différente, le son et les bruits aussi, on est rempli de bonnes choses, dans tout le corps et la tête est légère, un peu ouateuse, on se sent prêt à retourner dans le monde ... Vous n’avez jamais ressenti ça en sortant d’un restaurant ?
Euh, en sortant d’un restaurant oui peut-être mais d’une forêt ... cela dit, maintenant que vous le dites …
Vous n’aviez jamais fait le lien entre ces deux expériences ? C’est pourtant évident non ?
Et bien, le fait que je n’ai pas fait le lien semble vous surprendre et c’est tout l’intérêt de mettre des mots sur nos expériences, c’est le genre de partages que j’attends de nos rencontres … et d’ailleurs nous avons maintenant un mot commun pour décrire et partager ce qu’on peut ressentir à la sortie d’une forêt.
Un mot ?
Je pense à « Forêstaurant » ! Et j’ai dans l’idée que nous serons les seuls à comprendre ce mot tant que nous n’aurons pas partagé l’expérience qu’il décrit !
« Forêstaurant » oui !
Et vous savez quoi ?
Non ?
Maintenant, je vois ce que vous voulez dire.
- Pas de carottes ?!?
13 décembre 2022, par Benoît DumontPatatras !
Depuis que je suis tout petit j’en ai vécu des désillusions, comme vous j’imagine, et plus j’avance plus je me dis qu’il est prudent de se contenter de deux ou trois choses qu’on saura immuables, intangibles, je veux dire, pas que la mort, des choses réconfortantes et joyeuses aussi si possible, des choses auxquelles s’accrocher quand le monde tangue, deux ou trois choses qui pourront suffire pour reprendre espoir et la conviction que ces deux trois choses seront éternelles et puis faire de son mieux avec le reste.
Et voilà que ce matin j’entends que les lapins n’aiment pas les carottes ! C’est même mauvais pour leur santé !
Patatras, je vacille.
Bon, il y a l’actualité aussi mais, quand même, les lapins et les carottes ?!?
- Le plectre
21 novembre 2022, par Benoît DumontElle arrive quelques minutes en retard.
Je cours partout ces temps-ci, les courses, le travail, les enfants, le sport et je ne me souviens plus de ce dont nous avons parlé la dernière fois… et je n’ai même pas eu le temps de penser à ce que je voudrais vous dire aujourd’hui…
Vous avez un agenda de ministre mais pas le secrétariat qui va avec si je comprends bien.
tout à fait !
Et je me demande si vous placez tous ces moments au même niveau : nos rencontres, vos courses, votre travail, les déplacements pour conduire vos enfants, toutes ces choses pour lesquelles vous courez partout, …
Non, non, ici je peux me poser et prendre du temps pour moi mais je ne me souviens pas de la dernière séance et vous avez peut-être vos notes ou une meilleure mémoire…
Pour dire vrai, je relis les quelques notes que je prends après chaque séance avant la suivante. Je ne sais pas si c’est utile mais ça me sécurise. Et donc je pourrais vous proposer de reprendre ou nous en étions mais, si vous voulez bien, j’aimerais vous raconter ce qui m’est arrivé tout à l’heure. Ça vous va ?
Bien sûr !
Merci. En me promenant dans la rue ce midi j’ai vu un plectre au sol, sûrement perdu par son propriétaire qui à cette heure doit encore se demander où il a bien pu égarer son précieux plectre. Les guitaristes ne jettent pas leur plectre, ils y sont attachés, pourtant ils les perdent régulièrement, c’est tellement petit et léger qu’ils ne s’en rendent pas compte et ce plectre-ci est tombé entre les pavés. C’est un plectre de 1 millimètre et le creux entre les pavés ne devait pas faire plus de 2 ou 3 millimètres. C’était assez pour qu’il soit protégé et puisse passer un moment à cet endroit mais je me suis dis qu’il risquait bien d’être chassé par une chaussure, un coup de vent ou un balai. Regardez, je l’ai photographié (je lui montre) Vous voyez, il semble être à l’abri de justesse, de très peu vous ne trouvez pas ?
(zoom sur la photo) en effet, c’est un peu juste...
Un peu juste oui…. Et - la comparaison est curieuse - mais c’est un peu le sentiment que j’ai à propos de nos rencontres ...
Me comparer à un plectre c’est quand même un peu tordu ...
Hum, oui, dans un sens c’est assez tordu mais je vous parle de nos rencontres pas de vous…
Nos rencontres sont comme ce plectre ?
Disons que ce qui m’est passé par la tête en voyant ce plectre c’est que beaucoup de moments de notre vie peuvent être vécus comme des toute petites choses très légères et nous pouvons facilement ne pas y faire attention et ne pas nous rendre compte qu’on les perd malgré qu’on y soit attaché et qu’on ne voudrait pas les perdre. Certains de ces moments ne sont pas à l’abri d’un coup de vent comme une feuille au sol, certains sont à peine protégés comme ce plectre, d’autres peuvent être nettement plus en sécurité mais dans tous les cas nous pouvons choisir de leur donner une bonne place douillette et protégée comme dans une sorte d’écrin que nous retrouverons facilement et … j’aimerais que nous trouvions le moyen de donner cette place à nos rencontres et sur la route, à d’autres moments de votre vie… Qu’en dites-vous ?
Ça me va !
à la bonne heure !
- La petite bête
27 octobre 2022, par Benoît DumontPas de consultations cette semaine
Je sortais, assez exténué, de deux jours de grosse fièvre quand il est arrivé : Le hoquet.
Le hoquet c’est comme une sorte de petit animal qui vient se glisser dans votre œsophage, il se pose sur votre diaphragme et là, personne ne sait pourquoi, il jappe. Quand ça le chante.
Comme il prenait une certaine place, j’ai eu le temps d’observer que celui-ci (je n’ai rien à dire sur les autres) fonctionne comme une petite pendule, tic-tac, tic-tac, hips !, tic-tac, tic-tac, hips !.. (oui ça swingue un peu). Plus précisément, il jappe toutes les 4 secondes (enfin, entre le 4e et le 1er temps) pendant 2 heures puis il s’endort (j’imagine que ça l’épuise autant que moi) et se réveille 2 heures plus tard pour recommencer. Et ça a duré 3 longues journées, 72h, dont 36 de jappements à raison d’un « hips » toutes les 4 secondes. 32.400 en tout !J’allais contacter le docteur-médecine mais je lui ai encore laissé une chance. Pas au médecin mais à la chose (bien que je sois parfois tenté émotionnellement, je suis moralement contre l’euthanasie non-volontaire, même celle des bêtes aussi petites et épuisantes soient-elles, sinon par où va-t-on je vous le demande madame ? Mais, c’est pas le sujet). Mais quand même 32.400 « hips ».
Je dis 32.400 « hips », en vérité, selon mon courage, bouche fermée et regard concentré qui laissent à peine filer un discret couinement ou mon épuisement bouche ouverte, yeux hagards qui abandonnent un franc beuglement polyphonique, j’ai pu constater l’étendue relative qu’il existe entre la préservation de ma dignité et l’exposition honteuse et dépitée du type qui ne se demande plus s’il sera beau une fois décapité pourvu qu’on le décapite sur le champ une fois pour toutes. Bref l’amplitude, la puissance et la tessiture de l’animal surprend parfois. Moi en premier à cette occasion.
Mais voilà, comme j’avais rien d’autre à faire (je vous assure que, même boire un bol de soupe en se faufilant dans les 4 secondes disponibles, c’est une sport de haut niveau), je me suis demandé si, en fait, ce n’était pas cette petite bête qui avait elle-même le hoquet et qu’elle cherchait simplement une âme charitable pour héberger son désarroi. Et sur la route profiter d’une caisse de résonance à bon prix. Ca change un truc de se rendre compte qu’on n’a pas le hoquet mais que c’est la petite bestiole dans votre vous-même qui l’a, ou qu’elle a, elle-même avalé par mégarde une petite pendule. Et peut-être qu’on a placé dans la pendule un truc qui hoquète... Allez-savoir.Toujours est-il que j’ai commencé à battre la mesure doucement pour voir ce qui me venait, comme ça, question de m’occuper. Est arrivé (Sittin’ On) The Dock Of The Bay par Otis Redding, je l’ai siffloté et l’assimilé-chien pour faciliter le récit, s’est occupé de marquer le temps, un, deux, trois, quatre-hips-un, deux trois, quatre-hips-un, ... on s’est bien marrés, qu’est-ce qu’on a ris. Puis il s’est endormi et, voilà 12 heures qu’il n’hoquète plus. Est-ce qu’il récupère ? Est-ce qu’il est parti ? On s’est quand même bien marrés. Je me demande où il est, s’il va bien et surtout, pour être honnête, si ma fièvre est réellement retombée.
Ah oui, j’ai eu le temps de lire sur le sujet, vous imaginez bien. Cet été, des chercheurs ont classés le hoquet persistant (plus de 48h) parmi les symptômes du Covid.
Oui môssieur !
- Ballade et Sempé
9 octobre 2022, par Benoît DumontSacha Guitry disait : « lorsqu’on vient d’entendre un morceau de Mozart, le silence qui lui succède est encore du Mozart ». Et bien, je sors de l’expo consacrée à Sempé et, sur le sentier qui nous en ramenait j’ai été d’accord avec Guitry parce que j’ai encore vu du Sempé. Fallait juste se baisser un peu et si vous regardez bien, on y voit aussi une petite famille qui contemple l’immensité, des amoureux, des enfants qui jouent, des amis, un gars, une femme avec un petit chien et des autres personnes encore. Il y a un rocher et un buisson aussi. Et donc, tout ça pour dire que : « lorsqu’on vient de se laisser porter par la poésie de Sempé, le sentier qui lui succède est encore du Sempé ».
Oui mooosieur !
- De quel bois se chauffer
5 octobre 2022, par Benoît DumontL’autre soir quand elle est arrivée à notre rendez-vous, le temps était pluvieux, gris et plutôt frais. L’automne en somme.
(...)
Je sais que je devrais aborder la question avec mon époux mais les moments de calme sont tellement rares que je préfère ne pas les plomber .. et puis ça va encore faire une scène et ça me fatigue... je n’ai pas l’énergie ..
Préserver les moments qui restent confortables c’est assez compréhensible ...
Il y en a tellement peu ... et de moins en moins, de ces moments agréables ..
Et se pose la question du bois !
La question du bois ?
Je pensais au feu de bois que vous avez installé chez vous. Vous connaissez sans doute cette expérience, quand l’ardeur du feu diminue et que nous avons cette tendance à nous en rapprocher, c’est bien naturel et, plus le feu diminue, plus on s’en rapproche au point parfois de s’y coller pour profiter des dernières braises, profiter encore du confort et de la chaleur reposante qu’elles apportent ..
Ah oui je connais mais je n’aime pas du tout voir le feu s’éteindre et j’ai souvent la flemme d’aller chercher du bois ..
Mais oui, c’est très inconfortable d’aller chercher du bois, dehors, dans un froid plus froid encore que celui qui s’installe dans la maison, remettre son manteau, ses bottes, sortir .. c’est très inconfortable .. mine de rien, il faut un sacré courage !
N’exagérez pas, chez nous le bois se trouve dans le jardin, c’est pas loin et ça prend à peine 5 minutes ... c’est inconfortable mais pas insurmontable quand même.. il faut juste se lever et dire : "Bon ! Je vais chercher du bois".
Je vous imagine le dire 😉 ... Qui recharge le feu d’habitude ?
En général c’est mon mari mais parfois je n’attends pas qu’il ait froid ; quand moi j’ai froid j’y vais ! D’ailleurs ça le surprend quand je décide d’y aller sans lui demander de le faire, c’est drôle on dirait que ça le met mal à l’aise !
Ben oui, ça doit le surprendre quand vous montrez de quel bois vous vous chauffez non ?
De quel bois je me chauffe ! Exactement !
(...)
- Caresser l’idée
14 septembre 2022, par Benoît DumontElle s’enfonce dans le fauteuil :
Rien ne bouge dans ma vie ... Vous n’en avez pas marre de m’entendre parler sans cesse de mes envies ?
Quand vous parlez de vos envies vous dites souvent : « je caresse l’idée » n’est-ce pas ?
Et ?
Et je pense que le mieux qu’on puisse attendre d’une idée qu’on caresse c’est qu’elle ronronne non ?
C’est tout à fait ça ! Ma vie ronronne, je caresse les idées et je ne bouge pas !
vous voulez bouger, vous caresser l’idée de changer quelque chose et l’idée ronronne ..
Mais c’est une expression !
Une de vos favorites même ! Les expressions qu’on utilise ne sont pas de simples raccourcis linguistiques, elles vous posent un décor dans lequel on se retrouve instantanément ... Tenez, quand vous dites : « caresser l’idée » je suis plongé dans quelque chose d’apaisant, de doux, avec beaucoup de place pour l’imagination, pas d’urgence, pas de train à prendre ...
... et quelle sorte d’expression me ferait prendre le train ?
Je crois que vous avez un grand choix d’expressions en magasin, regardez bien dans vos rayons, elle doit se trouver quelque part entre « caresser l’idée » et « prendre le taureau par les cornes »…
... (rires) [Elle est assez spécialisée en expressions et nous nous amusons à en énumérer quelques-unes ... ]
....
Mais vous disiez tout à l’heure que « rien » ne bouge dans votre vie ?
.. ... C’est une expression !
On est d’accord.
- Pleurer de tout
9 septembre 2022, par Benoît DumontC’est au coin d’une phrase d’allure anodine que l’attendaient les deux grosses larmes qui ont soudainement roulé sur ses joues.
Il tente de résister, de se reprendre mais rien n’y fait. Les larmes l’assaillent en groupe indiscipliné bien décidées à se faire remarquer.
Un petit moment passe par là, s’interpose, il en profite pour parler un peu :Excusez-moi, je suis désolé …
Vous dites ça à vos larmes ?
?? non, à vous, à moi, je ne sais pas …
Quelque part dans ce dont vous parliez, au coin d’une phrase, il y avait ces larmes en embuscade … Elles vous ont surpris … Vous êtes à ce genre de coin de phrase où il est important de ne pas presser le pas malgré la surprise. Prenez votre temps.
Un autre instant, plus conséquent arrive accompagné d’un silence plutôt costaud. Les larmes se calment. Il inspire profondément puis souffle :
Woufffffffff ! Je ne sais pas ce qui s’est passé, cette émotion m’a submergé et je suis gêné … je ne vis tout de même pas un drame !
Ce n’est pas l’avis de vos larmes dirait-on. Ce qui n’est pas dramatique n’en est pas moins important et cette chose importante mérite qu’on puisse s’en émouvoir non ?
Ben, devant vous c’est gênant et vous devez vous dire que je suis bien sensible.
Aaah mais j’espère bien que vous êtes sensible à ce qui vous arrive et vous avez sans doute des bonnes raisons de ne pas vouloir pleurer devant n’importe qui !
On dirait qu’ici ça a été possible …
Comment dit-on déjà ? « On peut pleurer de tout mais pas avec n’importe qui … »
La phrase c’est : « on peut rire de tout ... » mais… je crois que ça marche aussi très bien avec « on peut pleurer de tout … »
Je crois bien aussi. Nous retournons à ce coin de phrase, faire connaissance avec ces larmes ?
- L’antillais
6 septembre 2022, par Benoît DumontIl s’avance dans le fauteuil, comme pour faire une confidence ..
J’accumule les problèmes avec les gens. C’est parce que je suis entier.
(J’entends, je suis « antillais »… ).
Vos parents sont antillais ?
Mon père est entier (j’entends toujours antillais) mais ma mère, elle est plus tempérée.
(J’entends temperêt et mon franc tombe, on va pouvoir avancer).
je m’excuse mais j’avais entendu que vous êtes des Antilles…
bien sûr nous sommes des gentils !!! (Pause) … il s’esclaffe et s’excuse à son tour : « j’avais compris, je vous mène en bateau, mon accent me joue souvent des tours ».(Je crois que je vais adorer nos rencontres)
L’humour c’est la capacité de prendre un peu de distance, de hauteur sur soi et sur le monde et c’est un bon indice d’un travail possible dans le contexte des consultations en libéral (pas au sens politique hein). J’aime m’en assurer.